Activité automobile en Algérie : Des changements en perspective

A quelques mois de la clôture de l’exercice 2021, une certitude s’impose, aucune importation de véhicules neufs par les concessionnaires ne serait envisageable pour le moment. La crise économique, les difficultés financières, la pandémie et le souci publiquement affiché par l’exécutif de préserver en priorité les réserves de l’Etat en devise, ont réduit à néant les espoirs des citoyens de voir débarquer des voitures rutilantes sur nos routes. Il paraît évident que le gouvernement a décidé de reporter cette opération comme beaucoup d’autres, pour l’année 2022.
Auparavant, on apprend que de nouvelles dispositions seraient en cours de finalisation en vue de reconsidérer certains aspects de cette activité tant convoitée. En premier, il est question de la révision, comme on l’a déjà annoncé sur nos colonnes, du cahier des charges relatif à l’activité des concessionnaires avec le réaménagement de trois chapitres concernant notamment, les opérateurs étrangers, le service après-vente et les quotas. En second, il est attendu que le cahier des charges lié à l’industrie connaisse également des modifications devant toucher le niveau d’intégration locale au lancement des projets avec la suppression attendue de l’exigence de l’emboutissage qui était considéré par l’ensemble des constructeurs comme un blocage et un facteur décourageant pour tout investissement dans le domaine.
Le troisième changement prévisible, concernerait la suppression dans la loi de finance 2022 de l’autorisation d’importation des véhicules de moins de trois ans, reconduite, rappelons-le, par la loi de finance complémentaire 2021, mais sans aucun texte pour sa mise en application. Une décision qui serait justifiée par la volonté des autorités de libérer les importations dès 2022 et la relance du processus industriel avec une vision optimale et des objectifs raisonnables pour les constructeurs internationaux, en vue de développer à terme, une véritable industrie automobile nationale.
Et d’ores et déjà, il serait attendu qu’un grand groupe européen aurait accepté de revoir la consistance de son projet industriel en contrepartie de facilitations et d’avantages divers. On ignore, pour l’heure, si par mesures d’encouragement, il est aussi entendu une disposition d’exclusivité, comme c’était le cas précédemment.
Ceci étant, l’importation de véhicules neufs par des concessionnaires qui seraient agrées au cours des prochains mois ou même au début de l’année prochaine, ne serait réalisable que vers la fin du premier semestre 2022. Et cela en raison de nouvelles contraintes imposées par le ministère du commerce relatives à l’importation et la revente de produits en l’état, mais aussi à cause du long processus et des étapes complexes précédant l’arrivée des véhicules en Algérie. Un véritable parcours de combattant, qui nécessite d’abord, l’importation de prototypes pour chaque modèle devant être commercialisé localement, son homologation par les services de mines, la constitution des dossiers pour la lettre de crédit au niveau des banques, la commande auprès du constructeur, la recherche de navires disponibles, sachant qu’une pénurie est actuellement relevée pour ces moyens de transport depuis la reprise des opérations commerciales mondiales, la durée de transport et enfin, les procédures de dédouanement. Autant dire que les délais d’attente pour le citoyen algérien s’annoncent particulièrement longs.

B.Bellil

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