Activité automobile : Silence radio et interrogations

Le secteur automobile connaît, depuis quelques jours, une accalmie qui tranche avec le charivari ambiant de ces derniers mois. Les dernières déclarations du ministre de l’Industrie devant les députés auront, ainsi, permis de mettre le holà aux déclarations des uns et des autres et surtout aux promesses jamais tenues.
Depuis, c’est le silence radio, tant de la part des responsables du département qui multipliaient les sorties médiatiques que des acteurs de l’activité automobile. Un statu quo qui déstabilise les analystes et les experts habitués de la scène médiatique.
L’euphorie et l’enthousiasme débordant manifestés par les candidats à l’activité de concessionnaire ont soudainement cédé la place à la déception et l’incompréhension. Déception en raison de l’échec de toutes les démarches entreprises par eux et les divers courriers adressés aux plus hautes autorités du pays et restés sans suite ; incompréhension pour les décisions du comité technique et son «manque de respect de la réglementation».
Les explications avancées par le premier responsable du département de l’industrie, concernant le refus massif signifié à un grand nombre de postulants pour cette activité, semblent avoir sonné le glas pour des dizaines de projets de représentation pour divers constructeurs internationaux. Et au-delà de cet argumentaire officiel, des observateurs avertis nous ont, en outre, affirmé que beaucoup de dossiers ont péché « par manque de consistance et de crédibilité, conjugué, pour certains, à une expertise peu avérée dans le domaine automobile ».

Une crise inédite
L’opinion publique, quant à elle, restera sur sa soif et continuera à espérer un dénouement qui tarde à venir. Le secteur automobile vit actuellement une crise inédite. L’indisponibilité du véhicule neuf ne fait que s’accentuer au fil des mois et des années. Trois années sans importation ont fortement et négativement impacté l’activité économique ainsi que les attentes des citoyens et leur quête d’une mobilité améliorée.
Annoncée pour la fin du premier semestre de l’année en cours, la promesse d’un retour à une situation normalisée est, définitivement, reportée à l’exercice 2022. L’arrivée des premiers véhicules ne saurait être attendue avant la fin du premier semestre, et ce, dans le cas où des agréments pourraient être délivrés durant les semaines ou les mois à venir. Autant dire l’attente sera encore longue.
Parallèlement à l’importation, le ministère planche sur une nouvelle feuille de route se rapportant au volet industriel avec une stratégie remaniée et fondée sur des partenariats gagnant-gagnant. L’on a annoncé des contacts avec plusieurs constructeurs de renommée mondiale, européens et asiatiques, portant sur la mise en place d’une filière mécanique intégrée et en adéquation avec les « transformations graduelles de cette industrie ».
Il est d’ores et déjà souligné que la conclusion des partenariats se fera avec « celui qui apportera une plus-value à travers un véritable investissement » et qui bénéficiera, alors, de l’accompagnement nécessaire et des diverses facilitations.

L’intégration des nouvelles technologies
La vision semble aujourd’hui bien plus claire, avec, également, le projet d’intégration des nouvelles technologies, comme le véhicule électrique et la fabrication de moteurs propres. De même qu’il est attendu que cette industrie puisse être pourvoyeuse d’emplois et contribuer, à moyen terme, à la diversification des exportations de l’Algérie. Ce volet industriel prendra lui aussi beaucoup de temps, puisque la commission chargée de l’examen des dossiers de candidature ne s’est toujours pas réunie.
Ceci étant et à défaut de véhicules neufs, les citoyens espéraient le déblocage de la disposition d’importation des voitures de moins de trois ans. Relancée dans la dernière loi de finances complémentaire, cette mesure devait être accompagnée de textes d’application pour plus de précisions et d’éclaircissements.
En attendant, le marché de l’automobile en Algérie reste toujours sous le contrôle exclusif de revendeurs de tout acabit qui imposent leur diktat.
A cela s’ajoute un secteur de l’occasion qui voit ses prix s’envoler et atteindre des niveaux record jamais enregistrés auparavant.

B.Bellil

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