Impactée par la guerre en Ukraine : Perturbations en vue pour l’industrie automobile

La guerre qui bat son plein en Ukraine n’aura pas uniquement des incidences humanitaires et matériels, elle a déjà impacté plusieurs secteurs industriels dont l’automobile.
Des acteurs mondiaux influents viennent d’annoncer de sérieuses perturbations dans le fonctionnement de leurs sites de production implantés, soit en Ukraine, soit en Russie. Ford, Volkswagen, Nokian Tyres, Sumitomo Electric Industries, pour ne citer que ceux-là, se préparent dès maintenant à fermer certaines usines ou, pour certains, engager une procédure pour la délocalisation de ces activités.
Pour les spécialistes de l’automobile et autres sociétés de conseil, la crise ukrainienne ne manquera pas, à bref échéance, d’avoir un impact direct sur la production automobile mondiale. Des estimations font déjà état d’un déficit qui s’éleverait à moins de 400 000 véhicules pour l’année en cours. Un chiffre qui pourrait être revu à la hausse dans le cas d’une aggravation de la crise.
Plusieurs causes sont évoquées par les constructeurs pour expliquer cette nouvelle crise de l’industrie automobile. C’est d’abord la fermeture ou le renforcement des contrôles au niveau des frontières qui a impacté l’approvisionnement des usines domiciliées tant en Ukraine qu’en Russie. Pour Renault, les pertes sont énormes, puisque le marché russe représente 8% de ses bénéficies. Fortement installé à travers sa branche locale, AvtoVAZ, il n’écarte pas des interruptions dans le processus de fabrication. Pour parer à cette situation, il serait question d’envisager éventuellement une modification des itinéraires de fourniture de pièces.
Pour Volkswagen, le problème se pose différemment et ses conséquences pourraient être encore plus complexes, puisqu’il s’agit de l’interruption inévitable des activités de deux de ses sites de production installés en Allemagne et dont l’approvisionnement de pièces en provenance d’Ukraine est actuellement interrompu.
Il en est de même pour le géant américain, Ford qui possède 3 sites d’assemblage et de production sur le territoire russe. Alors que pour le finlandais Nokian Tyres, spécialisé dans la production de pneumatiques, la décision aurait été prise de délocaliser en Finlande la production de certains produits clés, précédemment fabriqués en Russie.
L’industrie automobile japonaise est elle aussi, en passe de subir les conséquences de la guerre en Ukraine. Et pour cause, deux opérateurs majeurs, assistent déjà à une perturbation de leurs activités. Il s’agit de l’équipementier Sumitomo et sa méga usine de fabrication de faisceaux de câbles en Ukraine employant 6 000 employés. C’est aussi Nippon Steel, le plus grand sidérurgiste japonais dont l’approvisionnement en matière première était en provenance aussi bien de Russie que d’Ukraine.
Cette nouvelle crise sécuritaire mondiale est, par ailleurs, aggravée par les sérieuses perturbations dans l’approvisionnement en gaz et pétrole et dont les prix dépassent les 100 dollars le baril.
Ainsi, l’industrie automobile qui a fortement souffert ses deux dernières année des effets de la pandémie du Covid-19 avec de grandes pénuries de certains composants, comme les semi-conducteurs et autres matières premières, se retrouve de nouveau en face d’une crise qui ne fait que commencer.

B.Bellil

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