Leader mondial du véhicule électrique : La Chine, un exemple de transition énergétique

La révolution électrique qui est entrain de bouleverser l’industrie automobile mondiale joue l’essentiel de sa partition dans la partie orientale de la planète, au cœur de l’empire du milieu, la Chine.
Un pays qui affiche désormais des ambitions de leadership dans une multitude de domaine, dont l’automobile avec 50% de la production mondiale. Un chiffre qui renseigne sur les potentialités exceptionnelles d’un marché de 30 millions de véhicules vendus annuellement et qui promet une croissance tout aussi remarquable pour les années à venir.
Et si la Chine a quelque peu raté le virage de l’industrie du moteur thermique avec une production bien en deca des attentes de la clientèle internationale, la Chine entend, en revanche, jouer les premiers rôles dans cette métamorphose électrique mondiale. Son argumentaire repose sur des éléments clés et déterminants, en l’occurrence,
– la production des batteries indispensables pour le moteur électrique, avec plus de 60% de la production mondiale domiciliée dans ce pays.
– le contrôle de la chaine d’approvisionnement du Cobalt principal constituant de la batterie, sachant que 77% des opérations de raffinement de ce produit sont réalisées en Chine.
– un marché aux dimensions gigantissimes, avec des volumes qui donnent le tournis et qui fait saliver les plus grands constructeurs.
                 Des chinoises en quête de marchés
Rappelons qu’à une date proche, 2009, la Chine n’était encore qu’un marché ouvert à la concurrence internationale qui y étaient autorisée à investir avec l’obligation de nouer des joint-venture avec des opérateurs locaux. En ce temps, le véhicule chinois se résumait à des copié-collés de modèles européens, américains ou japonais avec des situations de contentieux anecdotiques se soldant parfois par des actions en justice, mais souvent par des arrangements sous peine, pour le plaignant, de perdre le droit de présence dans un marché aussi porteur commercialement.
Quelques années plus tard, les marques chinoises qui ont connu une prolifération aussi fulgurante que diversifiée (véhicules particuliers, utilitaires, camions, bus, engins de travaux publics…), délaissent le marché domestique tourné essentiellement vers les marques prestigieuses internationales et tentent un déploiement sur les pays en voie du développement peu regardant sur les exigences de sécurité. L’Algérie a été, dans cette perspective, l’un des marchés les plus convoités par les chinois, où dans les années 2010-2016, on avait relevé pas moins de 35 marques venues de Chine ayant fait de brèves apparitions localement avant de disparaître définitives, pour certaines, des radars.


                  16 millions de véhicules électriques en 2030
Pour le reste du monde, les marques d’origine chinoises ont peu ou prou, réussi à subir avec succès les épreuves techniques, sécuritaires et de respect des normes de dépollution de plus en plus sévères qui leur ouvriront toutes grandes, le portes des marchés européens ou américains.
Aussi, la lame de fond électrique qui se profile à l’horizon 2030 sur toute la planète, se présente comme une opportunité pour le géant chinois de changer son fusil d’épaule et de se repositionner dans l’échiquier automobile mondial. L’objectif étant de se hisser à terme, comme le leader incontesté du véhicule électrique dans le monde, avec une prévision arrêtée de 16 millions de véhicules électriques produits en 2030. D’autant que d’autres enjeux capitaux imposent d’ores et déjà de nouvelles règles de conduite et une stratégie entièrement refondée.
Il s’agit en premier, de la préoccupation environnementale qui suscite aujourd’hui, de vives inquiétudes au sein de la population chinoise, compte tenu du niveau de pollution particulièrement élevé dans les principales mégapoles du pays et l’apparition de maladies cardio respiratoire aux graves retombée sanitaires.
C’est aussi la volonté de la Chine de réduire sa dépendance aux hydrocarbures dont une grande partie est importée de l’étranger.
                  Des batteries aux coûts optimisés
Dans leur nouvelle stratégie en vue d’asseoir leur domination dans ce domaine, les Chinois, entendent consolider leur mainmise sur la production mondiale des batteries et permettre une réduction substantielle des coûts qui sont déjà passés de 400 dollars  en 2015, à 100 dollars /kwh en 2020. Il en est de même pour le poids de ces batteries qui a été divisé par 2,5 et 3.
C’est dire que les autorités chinoises ont mis à profit le partenariat engagé entre les entreprises locales avec des marques prestigieuses telles que BMW et General Motors pour rattraper leur retard technologique. Une démarche qui se trouve confortée par le fait que la fabrication du véhicule électrique est nettement moins contraignante que celle du thermique avec 7 fois moins de composants que sur ce dernier.


Et on note les évolutions technologiques déjà enregistrées par certains constructeurs chinois dans ce domaine, qui ne cessent de développer, d’améliorer et de diversifier leurs produits. Certains, à l’image de Baojun, ont réussi à produire et commercialiser la première voiture électrique au monde à 4 500 euros et qui connaît actuellement un engouement sans précédent de la part des clients locaux qui apprécient sa compacité, son autonomie, sa modularité et la rapidité de rechargement de ses batteries.
Il faudra souligner que le gouvernement chinois prépare activement cette transition énergétique, en s’impliquant fortement avec la réalisation de pas moins de 3 millions de bornes de rechargement (soit une borne pour 2 véhicules) à travers les villes, les routes et les autoroutes du pays, ainsi que des aides généreuses accordées pour tout achat de véhicule électrique, pouvant atteindre la moitié du prix de la voiture.
                 Un exemple à méditer par l’Algérie
Autant dire que la Chine veut se donner les moyens de son ambition de leadership mondial.
Un géant qui a su, en un laps de temps court, capitaliser ses expériences et ses partenariats avec les grands groupes internationaux pour se hisser sur les premières marches du podium et préparer sa transition énergétique en toute sérénité.
Un exemple à méditer par l’Algérie qui cumule les révolutions ratées, industrielle, agraire, culturelle et tout récemment mécanique. Profondément dépendant de ses réserves finissantes en hydrocarbures, notre pays se devait de s’inspirer de la méthode chinoise et s’engager pleinement dans la voie de l’électrique. Une orientation qui devait aussi marquer les changements attendus dans le cadre du prochain cahier des charges relatif à la fabrication automobile, en imposant aux futurs investisseurs des chaines spécialement dédiées au véhicule électrique en contrepartie de facilitations et exonérations fiscales et douanières.
Une aubaine pour l’Algérie en vue d’étrenner, dès maintenant, cette vague électrique et poser les jalons de la première expérience industrielle dans la région.

B.Bellil

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