Marché de l’occasion en Algérie: La flambée des prix s’accentue

Dans un contexte particulièrement complexe pour le véhicule neuf en Algérie, le marché de l’occasion se voit pousser des ailes et s’imposer comme ultime alternative pour des citoyens impuissants face à cet imbroglio qui secoue le secteur automobile dans son ensemble. La mise à l’arrêt des sites d’assemblage SKD a, naturellement, asséché les stocks qui alimentaient les show-rooms des marques en présence et provoqué, de ce fait, un déficit dans l’équation offre-demande. Il en découla un regain d’intérêt pour le marché de l’occasion où les prix ont commencé à flamber dès le début de l’automne dernier avec la liquidation des derniers exemplaires de véhicules neufs montés localement. Dominé par l’informel, le marché de l’occasion n’a toujours pas suscité l’intérêt des autorités qui constatent aujourd’hui qu’une manne financière importante échappe ainsi à leur contrôle. La déstructuration de l’ancienne organisation du secteur automobile, avec la fermeture de plus de 25 concessionnaires ayant atteint un niveau de professionnalisation appréciable, avait fini par faire éloigner tout espoir de voir le marché de l’occasion intégrer le secteur officiel, en offrant aux clients des conditions de vente, de garantie et de service après-vente aux normes internationales. Signalons, néanmoins, que l’on enregistre, bon an mal an, plus de 700 000 transactions par an.

Les moins de trois ans, une chimère
C’est sans doute pour la première fois, depuis la fin du monopole de la Sonacome, que les Algériens se retrouvent dans une telle situation de manque de disponibilités.
Et comme il était attendu, la mesure décidée par le gouvernement autorisant l’importation des véhicules de moins de 3 ans n’a pas eu les effets escomptés par ses auteurs. Et pour cause, le coût final de ce type de véhicules se révélant bien plus cher que celui d’un modèle neuf assemblé localement en dépit de la hausse injustifiée de ces derniers. Ajoutons à cela une procédure contraignante pour le transfert de la devise acquise sur le marché parallèle via les banques locales. 
Autant dire qu’au final, cette disposition, décidée dans le prolongement de la politique de mépris à l’égard du citoyen consacrée par le régime Bouteflika, a aussitôt échoué dans le chapitre du non-événement.

Fermeture des marchés de voitures
Traditionnellement, les transactions du véhicule d’occasion se déroulent essentiellement dans les nombreux marchés de voitures qui ont pullulé, au cours de ces dernières années, sur l’ensemble du territoire national. Mais avec la pandémie de Covid-19 qui a paralysé la planète entière, on a assisté à la fermeture de ces hauts lieux du négoce à l’algérienne, à l’image de toutes les autres activités économiques. Cette décision n’a pas pour autant mis fin aux transactions. Des regroupements de vendeurs et d’acheteurs se sont alors reconstitués, souvent dans les périphéries de nos villes et sur les hauteurs de la capitale.
En plus des marchés, on relève un développement de plus en plus remarqué des annonces sur des sites internet spécialisés.

Les cotes au plus haut niveau
Côté prix, les cotes sont au plus haut niveau. A l’évidence, il est ainsi tiré profit de la perturbation qui dure du marché du neuf. Des tarifs qui donnent le tournis pour des modèles de plusieurs années de circulation et un kilométrage plus qu’important. Une augmentation par rapport aux prix pratiqués au dernier trimestre 2019 variant entre 200 000 et 400 000 DA pour les petites cylindrées et jusqu’à 800 000 DA pour les plus grosses et notamment les SUV.
Concernant les marques et les modèles les plus sollicités, on constate que les européennes continuent d’occuper le haut du tableau, avec un florilège de modèles allemands et français (VW, Seat, Skoda, Renault, Dacia et Peugeot), suivies des sud-coréennes et japonaises (Kia, Hyundai et Toyota). Une configuration qui renseigne sur l’évolution de la demande locale durant les deux dernières décades avec un déploiement progressif des constructeurs asiatiques venus en force en Algérie.
Dans la catégorie des citadines compactes (KIA Picanto, Dacia Sandero, Hyundai i10, Peugeot 208, Skoda Fabia, VW Polo, Toyota Yaris…), la moyenne des prix se situe autour des 1 400 000 DA. Les citadines (Renault Symbol, Hyundai Accent,  Kia Rio, Dacia Logan…) se hissent à 1 800 000 DA en moyenne, alors que les berlines se distinguent par des prix bien au-dessus de la moyenne. Il est important de signaler que, globalement, les tarifs pour des modèles plus qu’usés sont aujourd’hui plus élevés que ceux    du neuf.
B. B.

Quelques tarifs :
– Kia Picanto ess. année 2017, 55 000 km, : 1 650 000 DA.
– Hyundai i10 ess. année 2018, 60 000 km : 1 700 000 DA.
– VW Polo ess. année 2017,        30 000 km : 2 75 0 000 DA.
– Toyota Yaris ess. année 2016, 65 000 km : 1 860 000 DA.
– Peugeot 208 diesel année 2018, 35 000 km : 2 550 000 DA.
– Dacia Sandero ess. année 2018, 30 000 km : 2 100 000 DA.
– Renault Symbol ess. année 2018, 40 000 km : 1 700 000 DA.
– Renault Clio ess. année 2017, 40 000 km : 2 300 000 DA.
– Hyundai Accent ess. année 2016, 110 000 km : 1 500 000 DA.
– KIA Rio ess. année 2017,         55 000 km : 2 300 000 DA.
– Peugeot 308 diesel année 2016, 50 000 km : 2 800 000 DA.
– VW Golf diesel année 2018,     45 000 km : 4 350 000 DA.

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