Organisé à Oran : Un salon auto avant l’heure

Huit mois seulement depuis la relance du marché automobile en Algérie et l’implication effective sur le terrain, de trois concessionnaires, Fiat, Opel et JAC, l’opinion publique apprend avec amusement et étonnement l’organisation d’un salon à Oran.

La première manifestation du genre après plus de cinq années de fermeture de l’activité automobile dans le pays. Une si longue frustration qui justifie amplement la grande affluence du public enregistrée dès l’ouverture des portes du centre des conventions de la capitale de l’Ouest.

Pour ce salon d’une reprise encore timide du secteur, seules trois concessionnaires automobiles (Fiat, Opel et DFSK) et trois de motos, présenteront durant plus d’une semaine, un global de 32 modèles différents. A cela s’ajoute des représentants d’organismes financiers qui se chargeront de faire la promotion du crédit auto, notamment dans sa version islamique.

Une participation particulièrement modeste qui renseigne sur l’impréparation actuelle du secteur et aussi de la précipitation des organisateurs de cette manifestation à se positionner rapidement sur ce terrain. De nombreuses marques sont encore au stade des procédures d’installation, de déploiement du réseau d’agents agrées, d’acheminement des modèles destinés à l’homologation et de consignation des commandes auprès des constructeurs. Des semaines après le lancement officiel de leurs activités, certains de ses concessionnaires, notamment les représentants des marques chinoises, ne sont pas encore fixés avec précision, sur la gamme de modèles et de finitions, qu’ils auront à proposer localement, ni encore moins sur les délais de livraison dont l’élasticité, de 45 jours à plus de 3 mois, trahissent une approximation et un manque de maitrise de ce long et complexe processus.

Nous soulevions récemment et dans ces mêmes colonnes, les retombées négatives de la suspension, 7 années durant, des activités des concessionnaires, avec une profonde déstructuration et une perte progressive des réflexes et du respect des normes de bonne exécution des missions liées à la vente et au service après-vente.

C’est ce qui explique, les situations de confusion dans la gestion actuelle et de l’incompréhension des clients face à des commandes de véhicules virtuels et de l’indisponibilité encore de services et de pièces de rechange chez les concessionnaires en activité.

Ceci étant, un salon automobile est par essence et par définition, une vitrine des dernières innovations technologiques dans le domaine et le reflet de l’état d’organisation et de structuration de l’activité automobile d’une manière générale dans le pays. Du niveau de sa maturation et du respect des attentes et des besoins de la clientèle.

Un salon, c’est aussi l’opportunité pour le client de voir rassemblées dans un même espace, un grand nombre de marques automobiles avec l’espoir de bénéficier de remises, et pour le concessionnaire de se rapprocher encore plus de ses fans.

Soulignons aussi que même les deux constructeurs qui disposent d’une longueur d’avance par rapport aux autres, en l’occurrence Fiat et Opel, peinent toujours à satisfaire la forte demande sur certains de leurs modèles et à se conformer progressivement aux standards de prise en charge des besoins des clients.

Autant dire que les critères fondamentaux d’organisation du secteur sont loin d’être  entièrement respectés et c’est pour le moins prématuré, de voire déjà un salon pointer du nez.

Certes, le mérite de cet évènement régional est de permettre aux habitant d’Oran, qui est en passe de devenir un haut lieu de l’industrie automobile nationale, de découvrir de près les modèles importés et proposés à la vente depuis plusieurs mois, mais il ne reflète pas, au demeurant, la réalité du marché et cette dynamique en vue d’un retour progressif à une normalité tant espérée.

B.Bellil

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