Retour d’Opel en Algérie
En marge de la cérémonie de lancement de la marque Opel en Algérie, les responsables en charge de l’évènement, Florian Hettl, premier responsable de la firme allemande, Hakim Boutehra, Managing Director de Stellantis Maghreb et Nassim Benguergoura, Country Manager et CEO Market Development & Automotive Division de HCI, ont bien voulu livrer en exclusivité au site Carvisiondz et au quotidien national Le Soir d’Algérie, leurs impressions sur le retour de la marque au blitz et leurs appréciations sur l’évolution du marché automobile algérien.
- Entretiens réalisés par :
- Belkacem Bellil (Automediadz)
- Mourad Saadi (Carvisiondz)
Florian Huettl, FIAT CEO Opel Automobile GmbH : « Opel est une marque profondément allemande » Opel revient en Algérie après plusieurs années d’absence, quel serait le message que vous souhaiteriez transmettre à la clientèle locale ?
Le message, c’est qu’il s’agit d’une journée extrêmement importante pour Opel. Revenir en Algérie après six années d’absence est en soi, une très bonne nouvelle. Nous allons de nouveau, pouvoir proposer aux clients algériens nos produits et nos services et nous remercions les autorités algériennes d’avoir rendu cela possible.
Nous arrivons avec une gamme de trois modèles, Mokka, Astra et Grandland des modèles de dernière génération qui incarnent l’ensemble des valeurs de notre marque et qu’on intègre dans nos produits dès les premiers traits de crayon. C’est la qualité de design, de conception, de fabrication et par la suite de services irréprochables, qui sont autant d’aspects auxquels on accorde beaucoup d’attention. D’autant que l’on sait par avance que les clients qui choisissent le produit allemand partagent aussi la même préoccupation.
Et au-delà de ces considérations, nos produits disposent de toutes les caractéristiques d’un véhicule allemand, à savoir, la bonne tenue de route, la précision de la direction, un meilleur niveau de luminosité etc…
Avec Mokka, Astra et Grandland, on retrouve l’ensemble de ces valeurs dans une offre intéressante à travers laquelle nous souhaitons proposer au client algérien une solution à ses nombreux besoins de mobilité individuelle. Et je reste confiant que notre offre saura le convaincre.
Par le passé, rares étaient les visites des responsables d’Opel en Algérie, votre présence aujourd’hui à cet évènement, préfigurerait-elle d’une plus grande attention pour notre marché ?
C’est très important pour moi d’apporter tout le soutien nécessaire aux équipes de notre partenaire Halil et de Stellantis qui ont fait un travail remarquable pour préparer et rendre la commercialisation d’Opel possible. Et vu l’importance du projet pour moi et pour toutes les parties prenantes, il est évident que je vienne aujourd’hui soutenir les équipes et exprimer un message concernant le retour de la marque sur le marché algérien.
C’est sans aucun doute l’expression d’un signe fort de respect et de reconnaissance aux équipes locales.
Comparativement aux marchés européens, le nôtre est largement en retrait en termes d’avancées technologiques. Comment allez-vous adapter votre offre sur le marché ?
Je pense qu’il n’existe aucune incohérence entre les marchés. Il est vrai, comme vous le soulignez, qu’Opel est aujourd’hui une marque allemande progressive, en ce sens, que nous attachons beaucoup d’importance au marché électrique, et dès 2024, l’ensemble des produits Opel seront disponibles en tout électrique. Et je peux vous soulignez que notre marque est très avancée dans le domaine de l’électrification en Europe.
Notre stratégie vers le tout électrique repose sur une plateforme multi énergie qui permet d’assurer au client le choix entre le moteur thermique ou électrique pour chaque modèle de notre gamme. Cette stratégie nous permet surtout de suivre et nous adapter à l’évolution de la demande. Et c’est exactement ce que nous allons faire en Algérie, en présentant aujourd’hui déjà, une Mokka électrique qui témoigne de notre savoir-faire et qui prépare dès maintenant les futures évolutions du marché local.
Nous serons ainsi, parmi les premiers à proposer des modèles entièrement électriques en Algérie et du reste, toutes les structures qui vont commercialiser nos modèles doivent être en mesure de présenter les technologies de charge et tous les services liés à l’électrification.
Donc, dès que la demande dans ce domaine naîtra et se développera en Algérie, Opel sera là pour y répondre.
Le moteur 1,2 Pure Tech a connu des problèmes de fiabilité provocant une surconsommation d’huile et des casse-moteurs. Quelles sont les mesures prises pour remédier à cette situation ?
La qualité est au cœur de nos préoccupations, tant pour le design, la conception, la fabrication, de durabilité ou encore de services qu’on propose aux clients. Soyez rassurés que nous faisons absolument tout pour que l’expérience du client avec nos produits et services soit au meilleur niveau. Autant dire, à hauteur des attentes-qualité qu’il est droit d’avoir et d’exiger d’une marque allemande.
Peut-on connaitre les effets des crises successives liées à la pandémie, aux semi-conducteurs et à l’alliage, sur Opel et est-ce qu’ils continuent encore de pénaliser sa production de véhicules ?
Les impacts exogènes que vous mentionnez font, à l’évidence, partie de notre business de tous les jours. Il est vrai que par le passé, il y a eu parfois, des difficultés à exécuter nos programmes de fabrication à plein régime. Toute crise est une opportunité pour consolider les opérations, développer de nouvelles méthodes, devenir plus agile et surtout tirer les enseignements de chaque difficulté qui vient perturber la bonne marche de nos structures. Nos usines font preuve, aujourd’hui, d’une agilité et d’une résilience bien supérieure à celle d’il y a deux ou trois années. Elles sont désormais en mesure d’apporter des réponses immédiates et efficaces à toutes les éventuelles perturbations des programmes d’approvisionnement.
Opel est depuis 2017 intégrée au groupe PSA et depuis 2021 à Stellantis avec une mutualisation généralisée des plateformes techniques et des équipements entre les différentes marques du groupe. Comment pourrait-elle encore préserver son ADN propre et sa spécificité germanique qui a toujours fait sa renommée ?
Opel reste une marque profondément allemande qui incarne l’ensemble des valeurs qui la font la renommée de ce label à travers le monde entier. Opel est aussi l’unique marque germanique parmi les 14 qui composent le groupe international Stellantis. Et il est clair que nous avons maintenant, l’avantage de faire partie d’un groupe performant, au sein duquel nous développons des technologies qui pourraient être, effectivement, partagées selon leur adaptabilité à l’ensemble des marques, mais à la fin de ce processus, il y a le respect de l’ADN allemande et une vision très claire de ce que doit être une voiture Opel. Au sein de Stellantis, nous avons parfaitement la possibilité de vivre librement notre spécificité et de mettre en avant nos caractéristiques. Et d’ailleurs, des modèles comme Astra et Mokka incarnent cette singularité et ce schémas d’entreprise.
M.S. / B.B.
Hakim Boutehra, Managing Director de Stellantis Maghreb: « On peut livrer 15 000 véhicules par mois »
Apriori, vous auriez eu finalement la possibilité d’importer Corsa et d’enrichir, ainsi, la gamme Opel en Algérie. Est-ce que vous pourrez nous en dire plus ?
A ce stade et pour 2023, nous avons trois modèles d’Opel qui seront commercialisés, en l’occurrence, Mokka Astra et Grandland.
Pour 2024, il est évident que nous travaillons, dès maintenant, sur une offre électrique pour Mokka et les préparatifs vont bon train. Les autres modèles, Corsa et Crossland sont effectivement prévus dans nos prévisions pour l’année prochaine et nous sommes, actuellement, en attente des autorisations des autorités pour pouvoir les importer.
L’arrivée d’Opel intervient dans un contexte national marqué par un fort déséquilibre entre l’offre et la demande. Quelles sont les dispositions prises pour satisfaire une partie de cette demande et éviter les erreurs du début de Fiat ?
En fait, la difficulté quand on est le premier à revenir sur le marché, c’est de remettre en place tout l’écosystème se rapportant aux opérations d’importation de véhicules.
Les perturbations que vous évoquez ne sont pas dues à la firme italienne. Fiat a produit les véhicules commandés en temps voulu, mais les difficultés sont plutôt inhérentes au processus post production industrielle. Il s’agit de l’ensemble du parcours, depuis l’embarquement de ces véhicules dans les navires et leur acheminement en Algérie, jusqu’à leur transfert au niveau des agents agrées pour les livrer à leurs nouveaux propriétaires, en passant par les opérations de dédouanement et des autres procédures administratives. Ainsi, vous constaterez que la véritable difficulté réside, dans la relance effective et efficace de l’ensemble de ces processus.
Aujourd’hui et à titre d’exemple, je peux vous confirmer que la marque Fiat a livré physiquement, 12 000 véhicules à leurs nouveaux clients pour le seul mois d’octobre et que nous sommes, maintenant, en capacité d’importer et de distribuer 15 000 véhicules par mois.
Pour Opel, nous avons prévu l’importation de 4 000 voitures pour l’année en cours.
C’est pour vous dire que le système que nous avons mis en place commence à être rôdé et il nous appartient de relancer les clients pour compléter leurs paiements et être vigilant sur les éventuelles dérives administratives qui pourraient être constatées.
Vous allez également mettre en place le système de précommandes qui est en vigueur chez Fiat ?
Ce système sera mis en place dès que nous aurons épuiser la vente des stocks disponibles. Par la suite, et pour le programme 2024, le client pourra s’enregistrer sur la plateforme des précommandes et aussitôt que son véhicule sera fabriqué, il sera contacté pour procéder à la formalisation de sa commande.
M.S. / B.B.
Nassim Benguergoura, Country Manager et CEO Market Development & Automotive Division de HCI
« Nous serons à la hauteur des exigences de nos clients »
La modestie du volume que vous avez prévu pour 2023 (4 000) unités est-elle l’expression d’une grande prudence ou plutôt d’un manque d’ambition ? ce volume sera-t-il revu à la hausse pour l’année prochaine ?
Nous avons, en fait, été réaliste en important, exactement les volumes qui nous ont été confirmé par le constructeur. Ce n’est pas lié à nos ambitions, c’est juste le fruit de deux mois de travail et de production et de négociation avec le constructeur et je peux vous dire que c’est déjà un exploit d’avoir 4 000 véhicules pour une première opération.
Est-ce à dire que les volumes pour 2024 seront bien plus importants ?
Nous l’espérons vivement
Ne comptez-vous pas intégrer dans la gamme Opel Algérie des modèles utilitaires ?
Cela fait partie de nos négociations avec notre partenaire afin que l’on puisse enrichir la gamme que nous proposons aux clients algériens.
La clientèle que vous ciblez se distingue par un niveau d’exigence assez élevé. Est-ce que vous vous considérez prêts à répondre à ses attentes en matière de service après-vente et de qualité des prestations ?
Si l’on n’était pas prêts, Opel n’aurait jamais accepté de nous accorder la représentation, et je vous invite à le vérifier vous-même au niveau des établissements de l’entreprise Halil qui cumule une longue expérience dans le domaine automobile. J’ajouterai que l’expertise et le savoir-faire du groupe Stellantis en matière de distribution et de pièce de rechange reste d’un grand apport pour nous. Et sur ce plan, permettez-moi de vous souligner sa rigueur et ses exigences dans le but de nous élever à la hauteur des besoins et des attentes du client Opel.
Est-ce que la pièce de rechange de la gamme Opel est déjà disponible dans vos structures ?
Oui, elle est déjà disponible dans l’ensemble de notre réseau et à des prix exceptionnels.
M.S. / B.B.