Séparation de Daimler et Mercedes : En quête de rentabilité et de performance

Le groupe Daimler va scinder ses activités en deux pôles indépendants avec Mercedes-Benz pour les voitures et utilitaires légers et Daimler Truck pour les camions.
Arrivé aux commandes du groupe il y a 2 ans, Ola Kallenius répond aux attentes et inquiétudes des actionnaires du groupe en séparant complètement les activités véhicules particuliers et utilitaires légers sous la marque «Mercedes-Benz Cars & Vans» des véhicules utilitaires lourds et camions sous l’appellation Daimler Trucks & Buses». Une manœuvre qui permettra à chaque division de profiter d’une plus grande indépendance et d’augmenter l’efficacité industrielle et financière des deux entités. La scission devrait avoir lieu à la fin de cette année.
Pour M. Kallenius, cette restructuration de l’entreprise est nécessaire : «Mercedes-Benz Cars & Vans et Daimler Trucks & Buses sont des entreprises différentes avec des groupes de clients, des voies technologiques et des besoins en capitaux spécifiques.»  Il ajoute : «Dans ce contexte, nous pensons qu’elles seront en mesure de fonctionner le plus efficacement possible en tant qu’entités indépendantes, dotées de fortes liquidités nettes et libres des contraintes d’une structure de conglomérat.»
En octroyant une réelle indépendance à sa division «Trucks & Buses», Daimler veut lui permettre de se rapprocher du grand rival Volvo AB, leader du marché et surtout exemple de rentabilité. Avec une marge de 13%, le constructeur suédois fait office de référence. Daimler Truck & Buses pourrait être valorisée à hauteur de 29 milliards d’euros (45 milliards $), voire davantage, à condition de se montrer plus efficace sur le plan industriel et d’augmenter ses marges, condition sine qua non à une telle valorisation. En 2019, Daimler avait vendu 488 521 véhicules dans le monde pour des bénéfices avant imposition de 2,46 milliards d’euros, principalement grâce à sa marque US Freightliner qui a compensé les résultats moindres sur le marché européen.
Le secteur des activités de transport et de construction a repris un rythme normal et une croissance progressive, en dépit de la pandémie de Covid-19, ce qui laisse augurer de perspectives positives pour les constructeurs. En toute logique, le marché nord-américain constitue un enjeu crucial et la source principale de revenus pour les trois grands acteurs du secteur que sont Volvo AB, Daimler et Traton, la division camions du groupe Volkswagen, qui a récemment racheté Navistar International pour tenter de rattraper son retard sur les deux autres en Amérique du Nord.
Pour Mercedes-Benz Cars & Vans, cette scission permettra davantage de réactivité et dégagera des liquidités, libérée du «lest» de la division «camions». Une aubaine tant la réactivité est devenue une clé du succès sur un marché automobile en pleine mutation, avec des budgets «recherche & développement» qui explosent avec la mobilité électrique, la voiture autonome, etc.

B.Bellil

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page