Sarah Chouider directrice générale de JMC Motors Algérie à Automédia : « Nous offrons à nos clients des prestations complètes et de qualité »
Aussitôt relancée en Algérie, la marque JMC fait l’objet d’une forte affluence du public. Qu’en est-il de ces premiers contacts avec les clients ?
Effectivement, depuis le deuxième jour du lancement, la succursale d’Alger enregistre une affluence continue du public. Des professionnels et des particuliers venus aussi bien de la capitale que des villes de l’intérieur du pays. Ils se présentent avec des interrogations précises sur les produits, les différentes déclinaisons proposées, le design, la motorisation, les disponibilités, les équipements, les délais de livraisons….
Autant dire que pour ces premiers contacts et avant même que notre réseau ne soit entièrement opérationnel, nous sommes agréablement surpris par les réactions positives à l’égard de la marque. Si beaucoup viennent pour s’enquérir des prix et des conditions de vente en sollicitant des factures pro forma, d’autres étaient là, en revanche, avec la volonté de concrétiser l’achat et régler la totalité du prix du véhicule.
Nous sommes maintenant convaincus que la marque JMC est bien appréciée par les Algériens et que la fiabilité de ses produits est l’un des arguments qu’ils mettent en avant.
N’avez-vous pas relevé une certaine appréhension chez les clients quant à la qualité du produit chinois ?
L’appréhension est toujours perceptible. Elle s’expliquerait, toutefois, par le fait que les véhicules chinois distribués en Algérie datent des années 2015 et 2016, avant la suspension des importations en 2017. Mais depuis, et tout au long de ces 7 dernières années, l’industrie automobile chinoise a réalisé un saut qualitatif important qui la positionne désormais dans le pré carré des constructeurs disposant des dernières innovations technologiques, de matériaux de qualité, de centres de recherche et développement performant et d’usines high-tech.
Aujourd’hui, les marques chinoises n’ont plus rien à envier aux autres labels mondiaux. Une montée en gamme qui leur permet de partir vers de nouvelles conquêtes d’audience, y compris dans les marchés les plus exigeants. Il faut rappeler aussi que la Chine est, actuellement, le leader mondial du véhicule électrique.
Cependant, et compte tenu d’un attachement historique de plusieurs décades aux marques européennes et les françaises en particulier, il faudra, sans doute, laisser du temps au client algérien pour découvrir les nouveaux véhicules chinois et les tester pour qu’il puisse, enfin, se départir des derniers relents de l’appréhension que vous évoquez.
Est-ce que JMC est conscient de cette spécificité du marché algérien et de sa mutation progressive vers une nouvelle configuration de marque ?
JMC est installé dans plus de 70 pays avec une présence plus soutenue en Amérique du Sud et au Moyen-Orient et en proposant les mêmes technologies et le même savoir-faire.
Il nous appartient à nous, marché algérien de préciser le niveau de nos exigences. C’est essentiellement des produits de qualité répondant aux normes internationales et au cahier des charges dont les dispositions relatives à la sécurité dépassent de loin les seuils requis par certains pays comme le Japon, pour le cas, notamment des airbags dans les camions.
A cet effet, JMC affiche une disponibilité et une flexibilité pour s’adapter aux spécificités du marché algérien et aux attentes de ses clients.
La gamme que vous proposez sera-t-elle étendue à d’autres modèles du constructeur ?
Notre gamme se compose dans une première phase du camion Carrying Plus dans ses versions, 3,5 et 6 tonnes. Deux modèles qui seront déclinés en plusieurs carrosseries, benne, plateau, conteneur, frigo, nacelle dépannage… Ce produit représente 50% de nos volumes.
Le second, c’est le pick-up Vigus qui arrive dans un segment encore inoccupé par la concurrence et où la demande est particulièrement importante en raison de l’arrêt des importations depuis des années.
Notre troisième produit, c’est le bus Co-Star avec deux finitions.
Une quatrième offre est prévue au cours des prochains mois, à savoir, un fourgon avec plusieurs variantes, van et combi et pouvant accueillir entre 7 et 18 passagers.
L’estimation de 15 000 véhicules que vous comptez importer pour l’année 2024, ne vous paraît-elle pas assez timide par rapport aux attentes du marché national, précisément dans le domaine du véhicule utilitaire?
Pour les uns c’est beaucoup, pour les autres c’est peut-être peu, mais il demeure néanmoins évident que cette estimation pourrait être actualisée en fonction des besoins du marché et de son côté, le constructeur a réitéré sa disponibilité à répondre favorablement à d’éventuels demandes supplémentaires ou autres réajustements.
Y a t-il un projet d’usine de JMC en Algérie ?
Dès le début de nos discussions avec le constructeur, nous lui avions demandé qu’en plus de l’importation, il faudrait étudier la perspective de développement d’un projet industriel. La proposition a recueilli l’avis favorable de JMC et de son top managment et une première échéance pour le démarrage de l’unité d’assemblage a été fixée à 2026.
Auparavant, nous envisageons de débuter l’activité industrielle par la fabrication de la pièce de rechange.
Où en est le déploiement de votre réseau d’agents agrées à travers le pays ?
Le développement du réseau est une étape importante dans notre stratégie de lancement de la marque JMC en Algérie. Le processus de choix de nos représentants sur l’ensemble du territoire a fait l’objet d’une sélection rigoureuse reposant à la fois sur les exigences du constructeur et les dispositions prévues par le cahier des charges.
Nous avons la volonté d’offrir à nos clients des prestations complètes, de qualité et conformes aux normes de la marque. On a beaucoup investi dans le service après-vente. La formation des équipes et la montée en compétence est l’un de nos objectifs principaux.
Pour cela, nous préparons le lancement d’un centre de formation, le « Talents Academy » qui est, en ce moment, dans l’attente de l’agrément définitif pour l’entame de ses missions de formation. Celle-ci sera destinée aussi bien aux membres du réseau qu’à toutes les marques qui souhaiteraient former leurs personnels dans les métiers de l’automobile en Algérie. Un atout supplémentaire important dans la perspective de développement d’une industrie automobile nationale.
Entretien réalisé par B. Bellil